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Le lieu emblématique

Un lieu emblématique au cœur des remparts : l’ancienne École Nationale Supérieure Maritime

Après étude, ce choix d’implantation du musée s’est ainsi porté sur l’École Nationale Supérieure Maritime

Plusieurs raisons à ce choix : pour sa situation géographique en plein cœur de la cité et des circuits touristiques ; pour sa synergie visuelle avec l’environnement maritime ; pour son histoire : mise en place par Colbert puis reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, l’École d’hydrographie, devenue École nationale supérieure maritime de Saint-Malo, incarne un volet important de l’histoire maritime malouine où de nombreuses générations d’élèves ont appris la navigation.

Et enfin pour son architecture : édifice iconique de la Reconstruction, il crée un langage architectural peu expansif mais affichant une certaine modernité. Il déploie une diversité de volumes et de matériaux remarquable, en dialogue avec les récifs de la baie et se révèle pertinent pour y accueillir le futur musée.

Perchée sur les remparts, l’ancienne ENSM – © Ville de Saint-Malo

Projet de reconstruction de la ville de Saint-Malo intra-muros. Élévation côté Nord. 1947 Dessin sur papier – Musée d’Histoire de la Ville de Saint-Malo

Architecture contemporaine remarquable

Le bâtiment, conçu par Louis Arretche (1905-1991) et Roger Hummel (1900-1983), bénéficie depuis cette année du label « Architecture contemporaine remarquable » du ministère de la Culture et accueille la chapelle de la Victoire, inscrite au titre des Monuments historiques.

Les lauréats

Présentation du lauréat du concours d’architecture

Le lauréat a été désigné à l’issue d’un concours international qui a rassemblé 90 cabinets français et internationaux.

C’est le cabinet d’architecture Philippe Prost qui a été choisi à l’unanimité par le jury composé d’experts et d’élus. Il est associé au scénographe David Lebreton de l’agence Designers Unit

L’esquisse présentée par l’agence Prost a séduit le jury par sa bonne compréhension du dossier, sa sobriété, sa volonté d’intégration du site dans son environnement, sa mise en valeur du bâtiment dessiné par Arretche et Hummel et le respect des coûts d’objectifs.

David LEBRETON
Designers Unit

Philippe Prost

©Atelier d’architecture Philippe Prost / Jeudi Wang

Atelier d'architecture philippe prost

Lauréat du Grand Prix national de l’architecture en 2022, Philippe Prost développe avec son atelier, depuis près de trente ans, une réflexion architecturale fondée sur les liens étroits entre mémoire et création. Passionné par l’architecture militaire, il débute avec des interventions sur la citadelle de Belle- Île-en-Mer (1992-2006), érigée par Vauban.

La transformation est au cœur de sa démarche qui associe travail contemporain, recherche et enseignement. En choisissant pour ligne « pas de création sans mémoire », son Atelier travaille à toutes les échelles en traversant les époques, de la période médiévale avec le château de Caen (2020-2025) aux Trente Glorieuses avec le port Vauban d’Antibes revisité par Guillaume Gillet (2016-2025) en passant par le Grand Siècle avec les écuries du château de Versailles (2023-2026), le siècle des Lumières avec l’Hôtel de la Monnaie (2009-2017). Et quand l’enjeu est de se confronter avec l’Histoire contemporaine, il conçoit l’Anneau de la mémoire à Notre-Dame-de-Lorette (2011-2014) dans le paysage des plaines d’Artois, un monument en ellipse qui rassemble 600000 noms tombés au champ d’honneur.

Designers unit

Designers Unit est une agence de design basée à Paris et Londres, spécialisée en exposition, signalétique et communication. Elle aide ses clients à définir et produire des solutions adaptées à leurs besoins pour des projets à petites et grandes échelles. Designers Unit défend une créativité ambitieuse, généreuse et contemporaine pour les institutions culturelles et les entreprises privées.

Designers Unit a notamment signé la scénographie pour le Musée du verre et du cristal de Meisenthal (2022), le Musée du Fort des Dunes près de Dunkerque (2020) et, prochainement, le Musée d’histoire de la ville de Bruxelles (2027). Entre autres, l’agence a également œuvré au graphisme et à la signalétique pour le Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine de Limoges (2024) et le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine d’Amiens Métropole (2024).

L'architecture et la scénographie

L’Hydro, musée maritime de Saint-Malo, un bateau-monde

un musée citoyen, environnemental, accessible à tous et ouvert sur la ville

Le projet recrée du lien entre la vieille ville et les remparts, à travers une continuité d’espaces publics. L’entrée pourra se faire depuis la rue de la Victoire, entrée historique tournée vers l’intra-muros, et depuis la rue du Château Gaillard et les remparts, par un escalier et un ascenseur creusés dans une faille. L’hospitalité, principe fondateur du programme muséographique et architectural, prend ici une dimension globale, à l’échelle du site. Ce travail de couture urbaine se prolonge au-delà du périmètre opérationnel, avec des espaces publics alentour repensés pour créer de véritables parvis.

Le musée maritime de Saint-Malo sera aussi un lieu en prise avec les préoccupations actuelles de changement climatique et de montée des eaux. À ce titre, il sera un projet bas carbone exemplaire : isolation en chanvre, désimperméabilisation des sols, récupération des eaux pluviales, végétalisation des jardins et toitures, accueil de la biodiversité…

Vue sur l’ancienne ENSM aujourd’hui – ©Atelier d’architecture Philippe Prost / Jeudi Wang

Vue sur le futur musée de l’Hydro – ©Atelier d’architecture Philippe Prost / Jeudi Wang

L’architecture de Louis Arretche en héritage

Le projet de Louis Arretche pour site de l’ancienne École nationale supérieure maritime, imbriquait déjà démolitions, constructions neuves, réemploi et déplacements : retournement de façade, déplacement des arcades du cloître, réutilisation du rempart… Ces bâtiments n’ont eu de cesse d’évoluer : d’abord couvent, prison, puis école… et musée demain.

La déconstruction du bâtiment accueillant le simulateur est un préalable, car sa volumétrie rompt l’harmonie d’ensemble, bouche les vues et perturbe la lecture de la façade historique. Loin de figer ce patrimoine, des opérations contemporaines viennent compléter, découper ou relier l’architecture existante pour accueillir un nouvel usage.

L’abaissement du sol de la cour dégage un café avec vue sur mer, le percement d’une faille crée un accès depuis les remparts, l’évocation des arcades du cloître conduit vers l’entrée, et l’ajout d’une passerelle de liaison permet de boucler le parcours. Ces adjonctions viennent connecter et dialoguer avec les volumes de pierre existants. La vigie en porte-à-faux sur les remparts est une citation du projet d’Arretche, dessinée dans les plans initiaux mais jamais réalisée.

Enfin, ce bâtiment atypique a dès l’origine été conçu à l’image d’un bateau, dont il reprenait certains éléments pour former les futurs marins : mâts, vergues, vigie, pont supérieur, cale…

Suivi de chantier

Ici, vous pourrez suivre l’évolution du chantier une fois celui-ci démarré.